Publié le 25 Avril 2022

Voici des lectures, souvent inachevées, auxquelles je n'ai pas spécialement envie de faire une grande place ici mais pour lesquelles vous pouvez tout de même me demander un avis :

 

  • Climax de Thomas B. Reverdy : abandonné au bout de quelques pages.
  • Une étincelle de vie de Jodi Picoult : abandonné au bout de quelques pages.
  • Milwaukee blues de Louis-Philippe Dalembert : abandonné au bout de quelques pages.
  • Porc braisé d'An Yu : abandonné au bout de quelques pages.

 

  • We should all be feminists de Chimamanda Ngozi Adichie : court texte (la retranscription d'un discours) lu en VO qui n'offre rien de nouveau sous le soleil du féminisme mais qui est ultra abordable pour des lycéens sur le fond comme au niveau de la langue.

 

  • Plusieurs titres de la collection Kididoc chez Nathan feuilletés à l'occasion
  • Plusieurs titres de la collection Épicurieux chez Nathan feuilletés à l'occasion
  • Les élections de la collection Questions ? Réponses ! chez Nathan feuilleté à l'occasion
  • L'énigme Edna de Florence Hinckel chez Nathan feuilleté à l'occasion
  • Plusieurs titres de la collection Tip tongue chez Syros feuilletés à l'occasion

 

Celles dont je n'ai pas parlé

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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Publié le 14 Avril 2022

Sami et Julie cherchent les oeufs

Je vous présente de nouveau un titre de la collection "J'apprends à lire avec Sami et Julie". J'apprécie en effet cette collection de chez Hachette qui propose des petites histoires illustrées spécialement conçues pour accompagner les enfants apprenant à lire. On y trouve une mise en page aérée et une aide à la lecture (présentation des personnages, préparation à la lecture avec des zooms sur certains mots-outils et certains sons, matérialisation des liaisons, atténuation des lettres muettes...). Le niveau de lecture du titre présenté correspond aux apprentissages de milieu de CP et s'accorde à la saison : le thème de l'histoire est la chasse aux œufs de Pâques. C'est l'occasion d'aborder des sons tels que : eu / œu, ou, on, etc. et de nouveaux mots-outils (comme "plus", "mon", "notre"...). On retrouve les adorables personnages Sami et Julie attablés dans le jardin de leur mamie et occupés à peindre des œufs. Leur maman lance tout à coup : "Qui m'accompagne à la gare chercher Emma ?". Une heure plus tard, la famille réunie revient et constate avec joie que les cloches sont passées chez Papi et Mamie. La chasse aux œufs bat son plein quand soudain, des gouttes commencent à tomber : "Tous à l'abri ! crie Sami". L'histoire est dynamique et réaliste, sans mièvrerie. Le texte est simple mais propose tout de même quelques mots de vocabulaire intéressants tels que "renchérir" et "giboulées". Succès mérité !

 

Sami et Julie cherchent les oeufs

Rédigé par Nota Bene

Publié dans #Je lis

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Publié le 12 Avril 2022

Et à la fin, ils meurent : la sale vérité sur les contes de fées

Coup de cœur pour cette bande dessinée didactique hilarante sur la thématique des contes. Premier point : l'objet. Le livre est de magnifique facture, avec une épaisse couverture cartonnée d'un vert foncé, des dorures - notamment sur les tranches - des pages de garde travaillées, du papier épais et un marque-page en tissu qui participe de l'effet "vrai faux livre ancien et précieux". Les illustrations au graphisme plutôt rond se présentent en bichromie de violet ensorcelant et d'orange enthousiaste. Le tout est pensé et soigné de A à Z (et m'a fait penser au roman D'or et d'oreillers de Flore Vesco).

 

Alternant analyses et récits, Lou Lubie nous propose une lecture fluide, au propos moderne et énergique. Elle revient sur l'origine des contes en expliquant notamment que les contes - de tradition orale - ont finalement été fixés par écrit par des auteurs qui, s'adressant à un lectorat particulier, à une époque particulière, ont fait des choix narratifs. Elle liste les principaux auteurs qui ont transposé les contes sur papier :

  • Basile au XVIIe s. en Italie (écrit pour les adultes de la cour / avec un langage sophistiqué / des récits burlesques et irrévérencieux)
  • Perrault au XVIIe s. en France (écrit pour les enfants / donc avec une morale / avec une écriture raffinée / avec des héros plutôt passifs et vertueux)
  • Les frères Grimm au XIXe s. en Allemagne (écrivent pour affirmer l'identité allemande / avec moins de détails et plus d'actions / des héros plus débrouillards / des récits plus cruels)
  • Disney au XXe s. aux USA (moins sanglant / plus ludique / plus romantique / plus sexiste)

 

Elle n'oublie pas de citer également des noms moins connus (et féminins !) tels que Marie-Catherine d'Aulnoy (qui a inventé le terme de "conte de fées"), Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, Marie-Jeanne Leprince de Beaumont ou encore Bozena Nemcova. Elle nomme également Andersen qui a lui inventé ses propres contes (au XIXe s.) : La Petite Sirène, La Princesse au petit pois, Poucelina, Le Vilain Petit Canard, etc.

 

Lou Lubie revient sur la définition du conte et ses analyses narratives (schéma narratif, schéma actanciel, classification ATU) et psychanalytiques. Elle énumère les principaux conflits inconscients que peuvent aider à surmonter les contes selon Bruno Bettelheim :

  • La rivalité fraternelle (comme dans Cendrillon)
  • L'angoisse de la séparation (comme dans Hansel et Gretel)
  • Les conflits avec un parent (via la figure de la belle-mère notamment)
  • Les complexes œdipiens (comme dans Blanche-Neige ou Le Petit Chaperon rouge)

 

Enfin, elle en vient à aborder l'éthique des contes : sont-ils sexistes ? Racistes ? Modelés selon des valeurs religieuses ? J'ai particulièrement apprécié la présentation et le décryptage des différentes versions plus ou moins misogynes de La Belle endormie / La Belle au bois dormant :

  • Version Basile : pour adultes seulement /!\
  • Version Perrault : étonnamment ok, pas de baiser du prince
  • Version Grimm (reprise par Disney) : pas ok, baiser non consenti !

 

J'ai adoré découvrir ou redécouvrir les récits originels et non déformés par l'esprit Disney (même si j'adore ce dernier, entendons-nous bien) comme La Petite Sirène (qui se suicide), Barbe bleue (bien gore), Le Prince enchanté (antisexiste) ou Raiponce (qu'on aurait aussi pu connaître sous le nom de Fleur-de-Persil ou Persillette !). Avec le trait simple et expressif de Lou Lubie, les classiques retrouvent leur férocité : adultères, mutilations, meurtres, etc. C'est parfois sombre, croustillant, enchanteur, souvent surprenant. Avec son humour moderne qui sauve les scènes les plus déstabilisantes, Lou Lubie nous offre une exploration culturelle et littéraire passionnante !

 

Les sœurs, c'est comme les vies dans un jeu vidéo : tant qu'on en a, on peut revivre les mêmes épreuves... jusqu'à ce qu'on trouve le truc.

Je ne vois pas pourquoi une jeune fille ne pourrait pas massacrer des ogres pour sauver son plan cul !

En revanche, aucun conte traditionnel ne finit par : "... et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Certes, les héros vivent à jamais dans un bonheur absolu - qui n'est pas une fin au premier degré, mais une métaphore de l'accomplissement. [...] Mais pas question de faire des enfants ! Selon Bettelheim, l'enfant œdipien veut être réuni avec le parent de sexe opposé ; il ne veut pas avoir d'enfants avec lui ! Si quelqu'un a eu un enfant au cours du récit, le rejeton est escamoté de la fin comme un souvenir gênant. Quant aux méchants, ils finissent punis, si possible dans d'atroces souffrances ! Cette violence ne choque pas les enfants : ils savent que ce n'est pas réel. Ils la vivent comme un exutoire symbolique.

Et à la fin, ils meurent : la sale vérité sur les contes de fées
Et à la fin, ils meurent : la sale vérité sur les contes de fées
Et à la fin, ils meurent : la sale vérité sur les contes de fées